Biarritz devra Surfer entre Rigueur et Ambition

A l’occasion du Conseil Municipal de mercredi 10 février 2016, j’ai eu l’occasion d’intervenir sur deux sujets qui intéressent directement le pouvoir d’achat des Biarrots : la révision des tarifs de cantine et le débat sur les orientations budgétaires 2016 qui associent gestion à la fois rigoureuse et ambitieuse, avec l’éventualité de recourir à la fiscalité en tout dernier recours.

A propos des tarifs de cantines, différentes mesures* ont été prises :

« Je salue ces adaptations qui vont permettre d’amortir l’impact de cette tarification, notamment sur les familles de classe moyenne. Nous avons eu des retours de parents, et nous-mêmes en tant que parents d’enfants scolarisés dans les écoles de Biarritz, nous avons pu nous rendre compte des augmentations substantielles, parfois supérieures à 50%. Je crois que les parents seront d’autant plus disposés à payer plus qu’on leur proposera en retour une qualité des repas. C’est un point sur lequel il faut insister : Mme Sylvie Claracq y travaille au quotidien avec son service. Nous travaillons en permanence à augmenter la qualité des repas en augmentant la proportion de bio avec pour objectif de dépasser 20% de produits bio et l’autre objectif, peut-être encore plus important, est celui d’aller vers les 40% d’approvisionnements en circuits courts que va nous imposer la loi d’ici 2020. Les parents seront d’autant plus vigilants à la qualité de ce qui est servi aux enfants qu’ils devront payer plus cher pour ces repas. »

A propos des Orientations Budgétaires 2016 :

« Devant la richesse de ce débat, je me devais de dire un mot. C’est très intéressant de vous écouter tous, parce qu’aujourd’hui on a l’impression de ne plus cerner les frontières entre opposition et majorité, mais c’est intéressant parce que chacun s’exprime. En vous écoutant tous, j’ai l’impression que nous avons 2 choix aujourd’hui : nous avons le choix entre l’austérité et la rigueur.

Entre ces 2 choix, j’opterais pour la rigueur et je pense que nous sommes tous d’accord autour de cette table pour être rigoureux, si tant est qu’on puisse être encore plus rigoureux qu’on ne l’a été jusqu’à maintenant. Comme le rappelait Jean-Benoît Saint-Cricq dans son intervention, nous avons hérité d’un passif. Il est ce qu’il est, mais malheureusement, on ne pourra pas l’effacer d’un trait de plume. Nous avons accompli une année 2015 vraiment exemplaire à tous les niveaux sur les économies qu’on pouvait réaliser [notamment en frais de personnel et de fonctionnement]. Nous allons continuer dans cette dynamique mais il faut aussi qu’on puisse réaliser notre programme.

Faire des économies dans une ville, c’est facile : on peut toujours en faire. Je prends pour exemple une économie très simple à réaliser : les illuminations de Noël que beaucoup de maires en France, dans la même situation financière contrainte que nous, ont décidé d’arrêter pour faire des économies [au détriment de l’animation, de l’esprit de Noël et au grand dam des habitants]. Moi-même en tant qu’adjoint à l’environnement, la question m’a traversé l’esprit : ne gaspille-t-on pas de l’énergie ou de l’argent avec ces illuminations ? Mais quand je vois le succès de Biarritz en Lumières, je me dis que c’est un pari réussi. On pourrait bien sûr éliminer cette dépense de 70.000 € pour BEL, mais derrière on y perdrait en attractivité, nos commerçants y perdraient et la ville y perdrait en rayonnement.

Au moment où Biarritz est en train de surfer une très belle vague de popularité, je crois que ce n’est pas le moment d’entrer dans une phase d’austérité.

Nous avons eu depuis des années à Biarritz une politique culturelle forte. La culture, ça coûte de l’argent, mais ça en rapporte aussi, et ça peut créer de l’emploi. Personnellement je soutiendrai toujours cette politique culturelle.

En ce qui concerne la fiscalité, je n’ai « pas de religion » sur le sujet mais je pense qu’il ne faut pas tomber dans la démagogie en disant qu’on n’augmentera jamais les impôts. Sur le programme de notre groupe BVA en 2014, nous avions pris le soin de ne pas l’écrire car on ne sait jamais de quoi demain sera fait (cf. la baisse vertigineuse des dotations de l’Etat aux communes) : si on a besoin d’utiliser le levier fiscal pour accomplir notre programme, il faudra y avoir recours. Si on peut l’éviter, tant mieux. Et je pense qu’après ces débats, on va vraiment se donner les moyens pour tenter d’éviter cette augmentation. Mais si on ne peut pas l’éviter, il faudra prendre nos responsabilités comme dit Peio Claverie et utiliser cette mesure en ultime recours.

J’aimerais juste dire un mot sur ma délégation à l’environnement, parce qu’en général, quand on doit faire des économies, c’est toujours sur l’environnement qu’on coupe en premier. On se dit finalement comme un célèbre ancien Président de la République : « L’environnement, ça commence à bien faire. » Je n’aimerais pas qu’on puisse dire cela à Biarritz : nous avons des projets qui nécessiteront de l’investissement, notamment un premier projet d’envergure utilisant les énergies renouvelables à Biarritz (je vous en dirai plus très prochainement). [Les énergies renouvelables impliquent un investissement financier qui permet ensuite de faire des économies.]

Il faut impérativement que Biarritz poursuive une politique ambitieuse, il faut continuer dans cette dynamique. Nous ne pouvons pas laisser la ville péricliter, nous ne pouvons pas laisser nos bâtiments se défraîchir. Il faudra s’en donner les moyens et, dans l’état actuel des choses, je fais confiance à Monsieur le Maire et à son premier adjoint aux Finances pour y parvenir. »

Pour revoir le conseil municipal en intégralité : https://ville.biarritz.fr/mairie-pratique/le-conseil-municipal/videos-deliberations/

Lire le DOCUMENT ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2016

Photo d’illustration : le Casino Municipal nécessitera des investissements pour qu’il retrouve de son éclat dans les prochains mois.

*Les tarifs de la restauration scolaire ont été modifiés à la rentrée de septembre 2015. Un nouveau barème à huit tranches de Quotient Familial a été instauré.
Ces modifications étaient justifiées par l’application d’une grille de barème de quotients familiaux à l’ensemble des tarifs des prestations « Enfance » car elle constitue un facteur de justice sociale, un ajustement nécessaire des tarifs au regard de l’évolution du coût des services depuis 2007 et 2011, une harmonisation au niveau des tarifs pratiqués dans les autres communes. La grille de barème s’applique également à l’ensemble des prestations d’accueil périscolaire et extrascolaire.

Afin de ne pas augmenter de façon brutale les tarifs de restauration scolaire supportés par les familles se situant dans les tranches de QF les plus élevées sur une année, et tenir compte de la situation des familles ayant plus de 3 enfants, il a été proposé au Conseil Municipal :
– Une augmentation des tarifs sur 2 années (2016 et 2017) pour les tranches 6 -7 – 8 ;
– Une diminution de 0,20 € sur le tarif de la tranche 7 (4,20 au lieu de 4,40 €)
– Pour les familles de 3 enfants et + : réduction de 10% à partir du 3ème enfant.

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2 commentaires

  1. Cher Guillaume
    1/toi tu as eu l’honneteté de ne pas promettre de hausse de la fiscalité locale mais ce n’est pas le cas du maire élu …qui comme son opposant s’est engagé à ne pas augmenter les impôts locaux
    2/ comme souvent avec les enfants il y a un mélange entre politique familiale et politique sociale…
    Toutes les charges des familles ne peuvent pas être proportionnelle à leur revenu. Sinon pourquoi ne pas aussi pondérer le prix de la consultation à la feuille d’impôts
    Les vrais gens dans le besoin ne paient pas chez le médecin et ne devrait pas payer la cantine
    Mais sans connaître les 8 classes de répartition de tarifs je ne suis pas sur qu’il soit légitime de faire payer plus cher le même repas (bio c’est mieux) a deux enfants au prétexte de la feuille d’impôts de ses parents
    Ciao

  2. Le Budget! Il est des choix qu’il faut assumer dans deux budgets. Le 1er l’investissement et le 2eme le fonctionnement.Un état de l’endettement et les promesses électorales ! Des leviers à trouver la refondation des services, la méthode du grignotage ,les dépenses de redistributions.et le Choc de l’offre.
    Un choc des recettes ensuite par une cession programmée du patrimoine sous-utilisé .Le dernier levier l’impôt
    Les programmes électoraux n’ont jamais évoqué les leviers financiers pour éviter l’ajustement fiscal.
    L’adjoint aux finances est celui de Borotra celui de Brisson un grand financier Tarditz.Je ne suis pas certain que nous aurions eu des solutions adaptées
    On ne peut plus renégocier les taux d’emprunts de la ville, déjà fait. La solution diminuer toutes les dotations faites au tissus sportif,associatif et culturel où vendre le fond de commerce du Palais!

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