Voici l’avis que je viens de déposer juste avant la clôture de l’enquête publique sur la mise en compatibilité du PLU nécessaire à l’implantation d’Ocean Start :
« Le projet de technopole OCEAN START a généré de nombreuses réactions dans cette enquête publique et c’est un très bon signe de vitalité de notre démocratie locale.
Si le projet en lui-même semble plutôt bien accepté, c’est le site d’implantation qui pose problème.
Nous nous retrouvons dans une situation inverse à celle de la Cité de l’Océan dont l’objet avait été mal compris initialement, mais dont le lieu d’implantation n’avait suscité que peu de débat public.
Les temps ont changé avec l’étalement urbain qui continue de grignoter notre Pays Basque, parfois au détriment de la qualité de nos eaux de baignade, et les prix des terrains qui ne cessent de flamber. Aujourd’hui, il est temps de mettre le holà à la consommation de nos espaces naturels qui absorbent l’eau, la dépolluent et rafraîchissent l’atmosphère.
Je comprends et je partage aujourd’hui l’émoi exprimé par nombre de concitoyens de voir l’entrée de l’un de nos derniers poumons verts occupée par un bâtiment, aussi vertueux soit-il, avec l’activité et la circulation supplémentaires qu’il générera.
En tant qu’adjoint à l’environnement à la Ville de Biarritz, je me devais de me positionner sur ce dossier.
Comme j’en ai fait part au Maire de Biarritz et à mes collègues du conseil municipal dans un courriel du 27 Juin 2019, il me semble indispensable de réévaluer certains sites alternatifs pour envisager un autre lieu d’implantation.
Ce site alternatif pourrait être proche dans le quartier de la Milady, comme je l’avais proposé dans mon programme municipal de 2014 avec la création d’un « quartier océan ». Il pourrait aussi être limitrophe de la commune au niveau d’Izarbel à Bidart où des synergies avec les structures existantes pourraient se développer et où des extensions seraient envisageables en cas de succès – probable – de ce nouveau champ d’activités.
Une chose est sûre : ce projet qui créera de l’emploi, une nouvelle économie et un savoir-faire autour des richesses de l’océan doit voir le jour, à Biarritz ou à proximité immédiate.
Nous ne pouvons pas rater ce rendez-vous avec l’océan et les technologies du futur.
Mais tout comme la conception de ce bâtiment doit être la plus vertueuse possible, nous devons aujourd’hui être exemplaires dans le choix de l’emplacement qui est l’un des 6 « pétales » qui définissent le « bâtiment régénératif ».
Pour ce faire, nous devons soigneusement étudier les solutions les moins impactantes et permettre à cet aménagement de rendre les meilleurs services à l’environnement.
Nous savons que la renaturalisation de la ville et la désimperméabilisation des sols seront des enjeux majeurs, notamment pour lutter contre le réchauffement climatique ou la pollution des eaux.
Pourquoi ne pas commencer dès maintenant avec un projet porté et partagé par l’ensemble des Biarrots pour devenir demain des pionniers du biomimétisme marin et des innovations océanes ?
Et s’il le faut, pourquoi ne pas recourir à la démocratie participative et à un referendum local pour que ce projet soit bien validé par l’ensemble de la population ?
Je suis prêt à envisager toutes ces options et à discuter sereinement du meilleur lieu d’implantation de ce projet prometteur, dans l’intérêt de Biarritz et des Biarrots. »
Guillaume Barucq
Adjoint au Maire de Biarritz
Environnement, Qualité de Vie et Bien-Être
Il était temps…
Il est faux de dire que » Nous nous retrouvons dans une situation inverse à celle de la Cité de l’Océan dont l’objet avait été mal compris initialement, mais dont le lieu d’implantation n’avait suscité que peu de débat public. »
C’est exactement la même perversité: on va construire un bâtiment de 15 millions d’€ pour loger un centre de recherche et des entreprises existantes ailleurs qui pourraient y déménager. Le centre de recherche européen sur le biomimétisme de Senlis (CEEBIOS) a fait un flop: prévu en 2014 pour accueillir plus de 150 chercheurs n’en compte que 9 ! La sagesse voudrait qu’on installe ces bureaux d’études dans des bâtiments existants – il n’en manque pas à Biarritz- quitte à en construire d’autres en cas de succès.