Affaire à suivre… Une autre fermeture programmée pour les Biarrots…
Ne remettez plus à demain votre visite des ateliers des Serres de la Milady. Le regroupement d’artistes est menacé.
Les Serres de la Milady permettent la rencontre des artistes dans leur lieu de création. Chacun des quatorze artistes a investi son cadre de travail, et exprime ainsi sa personnalité et sa spécialité. Une grande variété d’arts: sculpture, peinture, graphisme, céramique, design, photo, vitrail, vidéo. Dans l’allée, vous pouvez jeter un œil sur l’univers de chaque artiste. Ici, les artistes travaillent, exposent, échangent, et partagent leurs savoirs dans un cadre lumineux. Dehors, le jardin donne à voir le réel potentiel de l’endroit.
Retour sur l’histoire des Serres et de la pépinière Gélos. Tout a commencé quand Christian Gélos, propriétaire de la pépinière avait l’habitude d’inviter les artistes à exposer au milieu des plantes. Quand l’entreprise dépose le bilan en 2006, il invite les artistes dans ses serres, et refuse de vendre son terrain à la municipalité, soit plus de deux hectares. Commence une aventure où les artistes profitent d’un lieu lumineux, d’une atmosphère sereine, et d’un lieu d’échanges. Mais le décès de leur mécène et propriétaire des lieux, Christian Gélos, pourrait voir les artistes mis dehors.
Le projet de la ville est de récupérer les anciennes pépinières Gélos pour y aménager deux terrains de sport. Le sort de ce lieu dépendra de la volonté du prochain maire de Biarritz. Les artistes continuent de travailler, avec cette épée de Damoclès qui pèse sur eux. Et Gaëlle Labrouche, céramiste et présidente de l’association des Artistes de la Milady, a toujours défendu avec beaucoup d’énergie le sort des artistes locataires.
Les Serres occupées par les artistes ne représentent en réalité que 5 % du terrain, et sur le projet de la ville figure un emplacement pour les deux roues. Ce lieu n’a pas d’équivalence, et il serait extrêmement difficile pour ces artistes de trouver les mêmes conditions de travail ailleurs, pour ne pas dire impossible.
Nous pensons que ce terrain est une toile blanche sur laquelle pourrait être développé un lieu unique, de rencontres autour de l’art, un lieu culturel de proximité. On pourrait aussi avoir plus de projets éducatifs, si l’endroit était aux normes. Imaginez un lieu où vous pourriez prendre un café, vous promener dans un jardin où se mêlent des œuvres d’arts, un parc pour enfants, un potager, un jardin communal. Des plantes cohabitent déjà avec des œuvres.
Développer cela serait faire revivre la tradition de Christian Gélos. Déjà dans le jardin s’affairent Laurence de Vellou et Michel Caballé pour faire pousser des fleurs et des légumes dans les bacs, malgré les difficultés d’une terre qu’il faut tamiser pour enlever les pierres. Laurence et Michel ont construit le projet de faire du terrain un jardin communal dont les Biarrots pourraient louer des morceaux de terrain ; et eux continueraient de s’atteler à faire pousser des semis.
Ce n’est pas seulement le destin des quatorze artistes qui est soulevé ici. Le futur des artistes des Serres de la Milady devrait être celui des habitants. Un autre artiste des Serres de la Milady nous confie que : « l’idéal serait de faire un immense jardin, parc pour familles, avec des containers pour chaque artiste, un paysage modulable, avec des potagers, un chapiteau de cirque pour les expositions d’artistes locaux ou de passage, un ou plusieurs food truck. Un véritable espace de vie« .
La ville de Biarritz a besoin de ce regroupement d’artistes, et non pas le contraire. Prenez en compte ici une réalité, si on parle aujourd’hui de Biarritz pour autre chose que sa dernière tempête, c’est grâce aux artistes des Serres de la Milady, avec l’exposition Paris Biarritz jusqu’au 23 février, au 59 rue de Rivoli.
Mettre en péril l’élan artistique des artistes des Serres de la Milady c’est détruire cette unité collective qui permet d’organiser de tels évènements. Une ville devrait sans cesse mettre en avant sa richesse, ce qu’elle détient. Ce réseau de créateurs devrait être mis à profit dans l’image de notre ville, pour donner à voir le véritable contenu de notre ville, un formidable réseau de créatifs. Au travers de la sauvegarde d’un lieu d’expression comme les serres de la Milady, avec Biarritz Vague d’Avenir, on mise sur la culture pour agrandir notre image. Biarritz doit s’occuper de ses artistes à temps plein.
Photographies Fred de Bailliencourt.
Une pétition « soutenez les artistes des serres de la Milady » a été mise en ligne en avril 2013 pour l’enquête publique, sur le site https://petitionpublique.fr/
Ils ont aussi un page Facebook : ‘les ateliers d’artistes de la Milady‘
à quand une page et une pétition contre ce projet de destruction!!!!!
Oui à la sauvegarde des Serres de la Milady ! Non à l’achat d’oeuvres d’art hors de prix à des artiste internationaux . Non à l’organisation d’expositions qui interdisent aux artistes de vendre leurs œuvres . Profiter de notre formidable réservoir d’artistes locaux pour faire descendre l’art dans la rue de façon durable ! Démocratiser l’art ,c’est le grand virage que devrait prendre notre ville .
Les projets de la Municipalité vont dans le sens du vent…. Les vélos sont tendance et chaque bobo, chaque people (ils sont nombreux à fréquenter Biarritz) se doit d’être vu/e pédalant. Tout y passe : moyen de transport écologique, permettant de lutter contre la sédentarité, bon pour la santé, etc… Et la vente ou la location de vélos constitue une activité économique. Les serres d’Auteuil vont aussi être démolies en partie, pour permettre l’extension de Roland-Garros qui évidemment rapportera plus d’argent sur deux semaines que des serres ! J’adore le tennis, mais je pense qu’on aurait pu faire autrement que de sacrifier une partie des serres d’Auteuil.
Alors, battez-vous pour continuer de faire vivre des créations qui n’atteignent pas (encore) des milliers d’euros, mais peuvent néanmoins être appréciées ; l’art est une affaire de culture et de sensibilité aussi, pas seulement de fric. Compliments pour le jardinage. Je suis tombée sur cette page de Biarritz par hasard, et j’ai reconnu votre nom : j’ai travaillé avec votre mère, Catherine De Vellou, dans les années 70, à Paris, Compagnie Européenne de Céréales.J’ai même encore une photo de l’époque, votre mère enceinte de vous, toujours très élégante, portant une robe à carreaux.
Cordialement,
Joelle Benoit.