Elle s’est fait attendre, mais la voici enfin : la réponse au courrier que j’ai adressé au Président de la République Emmanuel Macron au sujet d’une demande d’aide financière pour les travaux de restauration de l’Hôtel du Palais (coût estimatif total : 85 millions d’€), dans la perspective du sommet du G7 du mois d’août 2019.
Dans ce courrier co-signé par 17 autres collègues du conseil municipal (soit 18 signatures sur 35 membres du conseil), je demandais notamment « de considérer la possibilité de financer les travaux sur la façade et la toiture de l’Hôtel du Palais inscrites aux monuments historiques pour un montant total de 6 millions d’euros pour l’ensemble du clos et du couvert. » (voir le texte intégral en bas d’article).
Cette demande me paraissait raisonnable et d’autant plus recevable que d’autres états ont déjà aidé des petites communes organisatrices d’un G7 à restaurer un bâtiment d’accueil du sommet, comme ce fut le cas avec l’état italien pour le Palais des Congrès de Taormina en 2017.
Envoyé de Biarritz le 16 Octobre 2018 dans les suites immédiates du conseil municipal du 15/10/2018, le courrier a reçu une réponse datée du 3 Janvier 2019, dont je n’ai pu prendre connaissance qu’en réunion d’adjoints du 25 février 2019. Car si j’ai dû envoyer le courrier en mon nom propre, depuis mon adresse personnelle, et sous enveloppe banalisée (sans le cachet de la mairie), c’est bien le Maire de Biarritz Michel Veunac qui a été le destinataire unique de la réponse.
Alors que ce courrier s’adressait directement au Président de la République Emmanuel Macron, on notera aussi que c’est son directeur de cabinet qui a signé la réponse.
Je ne suis pas encore bien au fait des bonnes manières épistolaires dans les hautes sphères politiques, mais il paraît qu’il s’agit du formalisme d’usage.
Voici pour les remarques sur la forme ; je ferai une analyse sur le fond en commentaire, et j’attends évidemment vos réactions en bas d’article.
Guillaume Barucq.
– La réponse au courrier :
Trois mois après l’envoi du courrier au Président d’une demande de participation au financement des lourds travaux de rénovation de l’Hôtel du Palais pour le @G7, toujours aucune réponse reçue à ce jour.
— Guillaume Barucq (@GuillaumeBarucq) 24 janvier 2019
– Le courrier initial :
De : Dr. Guillaume BARUCQ
Adjoint au Maire de Biarritz
Administrateur de la SOCOMIX
[Adresse du domicile personnel]
64200 BIARRITZ
À : Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République
Palais de l’Elysée
55 rue Faubourg St Honoré
75008 PARIS
Biarritz le 16/10/18
Monsieur le Président de la République,
Si je prends la liberté de vous solliciter aujourd’hui, c’est pour vous faire part des difficultés que nous rencontrons dans le financement de la restauration de l’Hôtel du Palais avant la tenue du sommet du G7 qui se tiendra à Biarritz du 25 au 27 août 2019.
Ce dossier divise notre municipalité et a généré des votes très partagés au cours de nos deux dernières séances de conseil municipal. La Société d’Economie Mixte qui portera l’investissement devra lourdement s’endetter, à hauteur de 50 millions d’euros pour effectuer au minimum 65 millions de travaux en plusieurs tranches ; le montant total s’élevant à 85 millions d’euros si on inclut les frais annexes et la reprise de la dette. Vous comprendrez que pour une petite ville de 25.000 habitants déjà elle-même endettée, cet investissement porté par l’une de nos SEM est très conséquent et fait courir un risque pour la préservation de ce bâtiment d’exception dont la ville est encore nu-propriétaire via un bail emphytéotique de 75 ans concédé à la SEM pour permettre le montage juridico-financier. Une quinzaine de conseillers municipaux a émis des craintes sur nos capacités à réaliser le plan d’affaires proposé et à honorer sur le long terme les engagements financiers pris par cet hôtel saisonnier par nature mais ouvert à l’année. Pour alléger la charge budgétaire de ces travaux et réduire les risques qui pourraient peser sur l’établissement et son personnel dans le futur, toute aide financière serait la bienvenue.
Comme je l’ai annoncé ce lundi 15 octobre 2018 en conseil municipal, je prends l’initiative de vous demander de considérer la possibilité de financer les travaux devenus impérieux sur la façade et la toiture de l’Hôtel du Palais inscrites aux monuments historiques par arrêté du 24 décembre 1993. Si on additionne les coûts du ravalement de façade, des travaux sur la toiture, les menuiseries et l’étanchéité, nous arrivons à un montant total de 6 millions d’euros pour l’ensemble du clos et du couvert que la subvention de la DRAC de 1,14 millions ne suffira pas à couvrir. La Ville de Biarritz peut difficilement faire supporter la totalité de ces investissements à la SEM dont le calendrier des travaux a été accéléré par la perspective du G7.
Les Biarrots vous remercieraient de toute aide potentielle pour alléger le fardeau de ces investissements. Nous serions également prêts à y participer par l’intermédiaire d’un « loto du patrimoine » ou d’un financement participatif qui permettraient aux citoyens qui le souhaitent de contribuer à la restauration de notre plus bel établissement hôtelier sur le littoral atlantique français. L’Hôtel du Palais rayonne bien au-delà de Biarritz, en Nouvelle-Aquitaine, en France et à l’international, et mérite que chacun participe à sa restauration.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de mes plus sincères et très respectueuses salutations.
Guillaume Barucq
3ème Adjoint au Maire de Biarritz en charge de l’Environnement, de la Qualité de Vie et du Bien-être
Cc :
Monsieur Franck Riester, Ministre de la Culture
Monsieur Stéphane Bern, Chargé de Mission Sauvetage du Patrimoine
Guichet 12 Voyez Guichet 24 au 3° étage a gauche, air bien connu ….
Cher Guillaume Barucq,
Il ne suffit pas décrire « personnellement » au président de la République ou à un ministre pour être certain qu’il la lise lui-même et il est probable que ce n’ait pas été le cas. Le Cabinet est là pour faire le tri.
Le directeur du Cabinet, comme le secrétaire général, a dlégation pour signer au nom du président toute correspondance dont il est estimé qu’elle ne justifie pas sa signature personnelle. On imagine aisément que le président avait d’autres priorités depuis la mi-octobre! Selon la tradition administrative française, cette délégation aurait dû etre mentionnée.
Il est strictement normal que la réponse ait été adressée au maire, seul interlocutur légitime pour une affaire municipale. Et cela d’autant que le courrier initial faisait état de violentes dissensions au sein du conseil municipal sur le sujet évoqué. Imagine-t-on que n’importe quel conseiller municipal en désaccord avec son maire puisse saisir les hautes sphères de l’État et recevoir une réponse personnelle?
Sur le fond, la réponse est une fin de non recevoir parfaitement prévisible pour les mêmes raisons: La demande concenée ne pouvait émaner légitimement que du maire et aurait été regadée différemment s’il l’avait formulée lui-même.
Sur la forme, la rédaction de la réponse est très maladroite, voire ridicule et je ne l’aurais cetes pas rédigée ainsi. « La présidence a bien reçu…… (et non « Le président… ») est presque vexatoire et exprime le peu de cs fait de la missive reçue. Dire que la Présidence ne dispose d’aucun budget pour cela est risible d’évidence ou volontairement moqueur……
Il reste que l’argument que « le coup était parti » de la seule initiative de la Ville avant la décision de faire le G7’à Biarritz est imparable. En France, quand on veut une subvention, la règle absolue et bien normale est u’on la demande avant de lancer les travaux.
Tout cela était écrit et préisible à l’envoi de votre lettre;
Tout cela met en vidence qu’indépendamment du risque monstrueux et spoliateur que le nouveau montage du Palais fait peser sur la Ville et les Biarrots, rien, dans c dossier, n’a été fait dans l’ordre logique et régulier. C’est une très lourde responsabilité dont resteront comptables tous ceux qui ont soutenu cette aberration.