Eaux de Baignade : le Pays Basque doit investir davantage

J’ai profité de la séance plénière du Conseil Permanent de la Communauté d’Agglomération Pays Basque du 18 Juillet 2017 pour alerter mes collègues élus de la côte et de l’intérieur sur la récurrence des fermetures de plages pour alertes à la pollution des eaux de baignade. Nous avions déjà dépassé le nombre de fermetures totales de l’été dernier, et les fermetures récentes ne font qu’alourdir le bilan d’une saison qui s’annonce mauvaise sur le plan de la qualité des eaux de baignade.

La CA Pays Basque doit aujourd’hui prendre la mesure de l’enjeu pour notre environnement, notre santé, notre économie et le tourisme qui font vivre notre territoire.

Voici la retranscription de ma prise de parole :

« J’aimerais profiter de cette délibération pour alerter le Conseil sur ce sujet récurrent que nous avons à Biarritz s’agissant de la pollution des eaux de baignade.

Pour remettre les choses dans leur contexte, pour ceux qui ne le connaissent pas, Biarritz, c’est un réseau majoritairement unitaire qui fait que les eaux pluviales et usées vont dans les mêmes tuyaux. Ainsi, dès qu’il y a des orages ou des pluies fortes, cela déborde. Le problème, c’est que nos prédécesseurs ont choisi de mettre des déversoirs d’orage sur notre plage principale, la Grande Plage, avec notamment un déversoir qui est sous le Palais, et lorsque cela déborde, cela se voit.

Un des objectifs fixés lorsque nous nous sommes lancés dans ce mandat a été de résoudre ce problème car nous sortions d’une année noire 2013 où nous avions eu 62 fermetures de plages (toutes plages confondues). Nous avions donc pris l’engagement de nous attaquer à ce problème et moi, personnellement, je me suis lancé en politique sur ces engagements-là.

Malgré les optimisations réalisées, le problème n’est pas aujourd’hui résolu. Nous avons encore des déversements malgré deux étés faussement rassurants car nous sortons de deux étés extrêmement secs : 2015 avec seulement vingt-et-une fermetures et quatorze fermetures en 2016. C’est toujours quatorze fermetures de trop mais nous pouvions penser être sur la bonne voie.

Il se trouve qu’aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, et je dis cela parce que peut-être que ce soir les données vont encore changer vu les mauvaises conditions atmosphériques qui se préparent, nous avons déjà dépassé le nombre de fermetures atteint sur tout l’été dernier. Nous sommes déjà à 18,5 fermetures. Il nous avait été promis, suite aux différents travaux que nous avions fait réaliser, 80% de déversements en moins. Ils ne sont pas atteints. Il nous faut donc résoudre ce problème.

Un déversement s’est produit à la veille des Mondiaux de Surf. Nous envisageons de recevoir les Jeux Olympiques, et si nous parvenons à accueillir un tel événement, il faut absolument que ce problème soit résolu. Il ne faut pas que nous soyons confrontés à un risque de débordement en pleine compétition.

J’exprime donc ici des réserves par rapport à l’optimisme exprimé vis-à-vis de la solution DESINFIX, le traitement tertiaire qui a été mis en place sur la station d’épuration de Marbella. On entend dire qu’à Bayonne des travaux vont être faits sur la station, nous à Biarritz, la seule chose faite a été de mettre un désinfectant au goutte-à-goutte pour abattre la pollution bactérienne. Éthiquement, je trouve cela limite. Je m’exprime ici en mon nom propre et Monsieur le Maire de Biarritz pourra donner sa version des choses mais je considère que l’océan n’est pas une piscine municipale et qu’il faut le traiter différemment.

Je pense qu’il faut réfléchir à cette problématique. A mon sens les moyens ne sont pas aujourd’hui suffisants pour résoudre ce problème. Lorsque nous nous sommes lancés dans ce mandat, nous pensions créer trois bassins de rétention. Nous n’en aurons qu’un seul aux Thermes Salins qui ne suffira pas à résoudre tous les problèmes.

A chaque fois qu’il y a un déversement, on me dit qu’il s’agit de la pluie annuelle… Sauf que cette pluie se produit tous les mois et qu’elle n’est donc pas annuelle ! Il y a donc bien ici un souci. Je ne dis pas cela pour dramatiser mais il faut bien qu’à un moment donné nous résolvions ce problème. Les investissements que nous faisons sont rentables. Anglet a fait des travaux et lors de la dernière grosse pluie toutes les plages de Biarritz ont fermé alors que celles d’Anglet sont restées ouvertes. Cela signifie donc bien que si nous faisons les travaux nécessaires, nous parviendrons à résoudre ce problème. »

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2 commentaires

  1. Merci Dr Barucq pour votre engagement fort pour ce problème fondamental de l’évacuation des eaux usées qui perdure depuis des années et qui semble si difficile à résoudre ….

  2. Bonjour,
    Content de constater que l’ « Ours Blanc » commence à cerner les données du problème.
    De fait, dès lors qu’il s’agit d’un réseau unitaire, multiplier les bassins de rétention relève du vœux pieux et de la gabegie: Les bactéries escherica coli pousseraient dans les eaux pluviales, ça se saurait.
    Depuis sa création, sous Napoléon III, il serait peut-être temps de modifier le réseau, d’unitaire, en séparatif.
    Une visite que je conseille : que les responsables municipaux aillent voir comment ont fait les agglomérations riveraines des lacs d’Annecy, du Bourget, .. où zéro eau usée n’est déversée dans l’espace naturel; sûr, il y a des leçons à prendre.
    Cordialement,
    Christian BILHERE

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